AFMA va associer deux institutionnels à son capital. L’opération s’effectuera à travers une cession de 20% du capital social au profit de la CIMR (10%) et de Fipar­Holding (10%). La transaction sera réalisée sur le marché de bloc dans les 2 à 3 jours suivant la première cotation du titre

«Nous serons une valeur de rendement». C’est la promesse que fait Farid Bensaid, PDG d’AFMA, aux investisseurs qui souscriront à l’introduction en Bourse prévue le 15 décembre. La société entend, en effet, maintenir à 100% la distribution de dividendes. Les futurs actionnaires bénéficieront dès 2016 de leur dividende de 2015. Le dividend yield du titre devrait ainsi s’établir à 7,8% en 2015, soit environ le double de la moyenne du marché (4%). Afma ne sera pas non plus la valeur la plus chère du marché. Elle présente un multiple de résultat (P/E) de 12,9 fois alors que le marché dans sa globalité traite d’un P/E de 16 fois. «La moyenne des introductions en Bourse réalisées ces dernières années traite de 15 fois», explique Hamza Bekkali, directeur de la Société Générale Conseil. La méthode de valorisation retenue a abouti à un prix de 720 DH.

Le produit de cette cession, estimée à 180 millions de DH (en plus de ce qui résultera des parts vendues à CIMR et Fipar­Holding), servira à financer d’autres activités de Ténor Group, assure son président. L’IPO permettra également de renforcer la notoriété d’AFMA auprès des investisseurs institutionnels, du grand public et de ses partenaires, mais aussi de fidéliser son personnel et d’institutionnaliser le tour de table des investisseurs. Quelques jours après la première cotation du titre, une cession par Ténor Finances de 20% du capital d’AFMA à la CIMR et Fipar­Holding (10% chacun) est prévue sur le marché de bloc. Ces deux institutionnels s’engagent sur leur participation pendant trois ans, au minimum.

La société s’intéresserait également au marché subsaharien. «Nous avons une vraie expertise à exporter», souligne le PDG d’AFMA. En effet, le courtier d’assurances (également conseiller d’importants opérateurs tels que Taqa Morocco ou encore RAM) a déjà accompagné plusieurs entreprises et fait partie de réseaux professionnels internationaux. Afma, compte bien profiter de ce potentiel existant en Afrique, mais ne souhaite pas se précipiter pour autant. «Le projet sera conduit sur le long terme de manière prudente et réfléchie», affirme Farid Bensaid.

Et c’est bien un PDG volontairement prudent qui s’est exprimé sur la réalisation des objectifs de la société. Son vœu, rassurer le marché sur la tendance du groupe. Le courtier n’a souhaité intégrer aucun élément exceptionnel dans le business plan pouvant déstabiliser les futurs actionnaires. Aussi, la société a décidé de baisser «un tout petit peu» ses ambitions affichées, mais pas ses ambitions réelles. C’est ainsi que le management a prévu à l’horizon 2018 une croissance moyenne annuelle (3,8%) des primes émises par le groupe, légèrement en deçà des performances du marché. Par contre, «l’optimisme reste toujours de mise», avertit le patron d’AFMA. Il y a de quoi ! Le secteur des assurances est extrêmement porteur, offrant un potentiel très intéressant. Le taux de pénétration est à seulement 3,2%. La société entend, bien évidemment, consolider et développer ses positions dans pratiquement tous les segments. Par exemple, sur le segment de l’entreprise qui génère 30% du volume global des primes d’assurance, AFMA estime détenir 15% de part de marché.