Après 95 ans d’expérience dans la chimie, la Société chérifienne des engrais (SCE) est en train d’écrire une nouvelle page de son histoire. Le groupe, présidé par Driss Tarari, vient d’opérer une scission de la SCE qui englobait trois activités: la chimie, l’immobilier et la gestion des participations. Une structure qui était dotée d’un capital de 61 millions de DH à fin 2018. Opérationnelle depuis début 2019, la scission a permis la création de 3 sociétés anonymes indépendantes.

La première, SCE chimie, est dotée d’un capital de 320 millions de DH suite à la valorisation des biens et actifs. Une ouverture de capital est en cours de finalisation qui le portera à 455 millions de DH. Cette opération servira au financement d’un grand projet que SCE chimie est en train de mener. Il s’agit de la construction d’une nouvelle usine au sein de la zone industrielle de Jorf Lasfar, Med Zed. Un projet qui nécessitera un investissement de 260 millions de DH. Une convention avec l’Etat est en en cours de signature.

«Ce projet arrive à point nommé. Il y a une tension structurelle sur le marché mondial des produits finis», confie Abdelkébir Moutawakkil, directeur général de la SCE. Prévue sur 8 hectares, cette unité devra produire l’électrolyse de produits chimiques. Les travaux de terrassement et de génie civil démarreront en février prochain. Les premiers équipements sont attendus pour le mois d’avril. L’usine devra être opérationnelle en janvier 2020. C’est un consortium anglo-indien qui mène les travaux d’ingénierie et de construction.

SCE chimie dispose déjà d’une usine de production à Jorf Lasfar d’une superficie de 40.000 m². Elle a accueilli les activités transférées à partir du site historique d’Aïn Sebaâ édifié sur un terrain d’une superficie de 69.857 m² en 1920. «La finalisation de transfert du reste de l’activité vers Med Zed sera bouclée cette année. Une opération qui va coûter à l’entreprise la somme de 100 millions de DH», souligne le DG. La deuxième société créée est baptisée SCE immobilier. Elle est dotée d’un capital de 86 millions de DH. Elle regroupe les activités de Zenata Real Estate. Pour le moment, elle est mise en veilleuse.

Pour ce qui est de la troisième structure, nommée SCE participations, elle englobe la filiale Agri Trade Maroc qui opère dans le négoce des engrais chimiques ainsi que la société Lorilleux Maroc spécialisée dans la fabrication d’encres et de vernis d’imprimerie. Cette dernière est détenue à hauteur de 50% par SCE participations et 50% par l’américain Sun Chemical. Lorilleux Maroc située à Had Soualem a de beaux jours devant elle. «Le secteur de l’imprimerie se développe beaucoup au Maroc», confie Abdelkébir Moutawakkil.

La SCE a été créée en 1923 sous l’appellation Compagnie Superphosphates du Maroc par les ETS Kuhlman à la demande du maréchal Lyautey. Elle est  transformée  en  1949  pour  devenir la   Société  chérifienne  d ’engrais  et  de  produits chimiques. Une transformation accompagnée d’une   augmentation de capital  et d’un second  atelier  de fabrication d’acide  sulfurique   par  la  méthode   du contact  ( procédé  Kuhlman). Avec  comme  matière première le   soufre importé et  une  capacité  de 70t/j.  La SCE a été introduite à la Bourse de Casablanca et de Bordeaux en 1950. Sa cotation résulte d’une situation historique et ne répond pas à un besoin stratégique de la société. Son retrait de la place casablancaise a été acté en 2014. En 2003, la SNI a cédé la SCE à Holichem, un holding de participation créé en 2002 et qui a bénéficié d’une augmentation de capital en numéraire de 7,4 millions de DH. Cette reprise rentre dans le cadre d’une opération de Management Buy Out (MBO). La première opérée au Maroc.

La Société chérifienne des engrais a pour activité la production et la vente de produits chimiques utilisés dans différents secteurs d’activité. Les produits commercialisés par SCE portent essentiellement sur l’acide sulfurique H2SO4 et la soude. Ils sont destinés principalement au marché local

Source : le site www.leconomiste.com